fileralanglaise

Dimanche dernier, J-1 avant le grand départ pour Rosbeefland, une petite virée à Saint-Malo s’est imposée. Les pieds dans l’eau bien glacée (deuxième déception pour vous, j’ai seulement trempé mes pieds, où est mon légendaire pouvoir d’immersion automatique ?), on s’est malgré tout régalé ma Pin’s et moi. Le soleil était de la partie et sur les rochers on s’est fait dorer comme des limandes.

J’ai prolongé la découverte de Saint-Malo avec mon tout premier couchsurfeur (j’ai fait un voeu bien sûr !), Antoine, qui m’a emmenée dans un petit coin juste charmant (et je ne suis pas tombée dans les orties cette fois !) pour boire une bière avec vue sur le coucher de soleil sur la mer. Not a bad spot, comme il l’a si bien dit ! Et bien qu’il ait « pris un risque » en cuisinant un mélange audacieux de farfalles et de tortis, si j’ai autant de chance avec mes couchsurfeurs Anglais, je vais passer un séjour énorme ! 

Enfin le D-Day, tant attendu… Un gros faux départ qui fout bien les boules puisque j’ai loupé le ferry que je devais prendre ! Note pour plus tard : Les ferries, ce n’est pas comme les trains… On ne doit pas arriver 15 minutes avant le départ mais… une heure avant !

Et puis la vie, c’est pas comme dans les films américains… On peut hurler, argumenter, pleurer pendant des heures, personne n’accepte de rouvrir les portes juste pour vous. Même en prétendant que vous allez voir l’homme de votre vie qui n’a plus que quelques heures à vivre…

Après un bon gros coup de colère, je me suis résignée à prendre le suivant, 8h de trajet au lieu de 5h… mais un super avantage : Anne, une nénette super rigolote avec qui j’ai passé tout le trajet… (je suis presque sûre que le destin m’a fait louper mon premier ferry car j’avais une mission à accomplir auprès d’elle : lui prêter une lime à ongles ! ) Et puis, au final, passer l’aprèm au soleil sur le pont d’un bateau, c’est quand même le bonheur. C’est  mille fois mieux que le train. J’aime cette sensation tellement étrange d’être au milieu de nulle part, juste de l’eau à perte de vue.

Arrivée à Portsmouth du coup, mais comme je suis très chanceuse, mon ami Mark est venu me récupérer et c’est chez lui, dans le Dorset, que le voyage commence…

Houla, c’est très difficile, après quelques jours en Angleterre, de me replonger dans l’état d’esprit de mes derniers jours en Bretagne… Let’s try !

Donc après la forêt de Brocéliande, Lizio, et Saint-Brieuc, mon périple breton s’est poursuivi à Rennes, chez la Pin’s. Un nouveau concept s’est instauré grâce à sa générosité : après le very famous « J’irai dormir chez vous », tentative d’un genre plus glamour encore : « J’irai laver mes chaussettes chez vous ! » Et pour le moment, grace à la générosité de mes amis merveilleusement équipés, ça marche ! Merci Nadège et Mark. 😉

Bon, je doute que vous soyez là pour lire la vie palpitante de mes sous-vêtements, alors je vais plutôt remercier Nadège de m’avoir permis d’étrenner son nouveau canapé ! Et avertir les diabétiques : n’allez jamais chez cette fille, c’est le paradis du sucre dans ses placards ! Mon cousin Séb a géré lui-aussi niveau calories en nous payant une super tournée de crêpes en bon Breton qu’il est !
Et après quelques derniers préparatifs, quelques achats, c’est l’heure du départ et du premier couchsurfing…

J’ai profondèment failli à ma réputation lors de mon petit séjour à Saint Brieuc. Je ne me suis pas baigné. Je sais, vous êtes déçus. Pour ma défense, l’eau était à marée basse. J’ai envie de croire que si la mer s’était offerte à mes yeux, je n’aurais pas résisté, je me serais jetée à l’eau et j’aurais rendues fières de moi mes amies les loutres.

Pour compenser, rien de tel qu’une bonne glace. Un peu comme dans le Sud, des parfums de fou à ne plus savoir où donner de la tête. En bonne indécise, j’ai bien galéré à choisir et en bonne gourmande je me suis bien régalé.

LA glace, la playa, mister le basketteur.

En tout cas, ça faisait du bien de retrouver un peu l’air marin et les soirées entre mecs avec mon pote Stéph et ses amis basketteurs. Et finalement, un point assez rassurant : les gars aussi se prennent la tête pour nous, les filles.
Merci à tous pour ces bonnes petites soirées. (malgré l’écoute de Tony P., sans rancune !)

Ma copine Juju a une super théorie sur des cours du soir ayant lieu dans le sous-sol glauque des bahuts façon société secrète, préparant à la dureté de la vie amoureuse… Une chose est sûre, on les a loupé. On devait avoir poney, aquagym ou krav maga. Pourtant, on aurait bien eu besoin de suivre le cours « Comment garder son mec en étant une vraie salope », destiné à combler les lacunes des filles naïvement sincères en amour…

Franchement, on en connait tous des filles comme ça, qui sont ignobles avec des mecs adorables totalement fascinés par elles.

Histoire que chacun soit suffisamment armé, les mecs aussi ont droit à des cours adaptés à leurs propres besoins… Et bizarrement, peu semblent avoir séché le fameux cours de baratin « Comment larguer une fille tout en lui laissant penser qu’on l’aime », puisque les hommes sont légion à sortir mot pour mot le même speech en cas de rupture…

Si y’a des cours de rattrapage, on est preneuse ! Quoique…

Coup de coeur pour une bande dessinée qui sort vraiment de l’ordinaire et qui colle pile poil à ma manière de voir les choses en ce moment : Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret. L’histoire d’Alphonse, petit bonhomme esquissé par quelques traits diablement expressifs, et de sa drôle de quête. Une envie, un besoin de trouver du sens à la vie, à travers les rencontres, le voyage et les aventures.

J’ai dévoré toutes les pages un grand sourire aux lèvres, un sourire aussi malicieux que l’univers d’Alphonse. Jeux de mots à gogo, leçons de vie pleines de justesse derrière une candeur trompeuse, galerie de personnages attendrissants brossés adroitement… comment ne pas tomber amoureuse ?

Merci à ma soeur de choc qui a vu juste en me disant que je me reconnaîtrais dans ce livre. Alphonse, c’est un peu moi. Et peut-être toi aussi, qui sait ? Une seule façon de le découvrir : va l’emprunter dans une bonne médiathèque (il est disponible à La Bourboule pour ceux qui sont du coin) ou cours l’acheter dans une super librairie, INDEPENDANTE ça va de soi.

Dédicace tout droit sortie du film Narco pour Miss Juliette, qui m’a accueillie comme une reine sur l’île de Pharendole. Des heures à parler, à échanger des idées farfelues, à refaire le monde à notre sauce, à baver sur les Roméos qui nous en font baver. (et la boucle est bouclée !)

Une jolie découverte aussi : la forêt de Lizio, bien moins connue que la fameuse Brocéliande alors qu’elle vaut tout autant le détour.  Avec un atout indéniable : zéro touriste en quête du graal, pas de druides en plein rituel, pas le moindre enfant courant après les korrigans. Un calme absolu.

Promenons-nous dans les bois..

Une autre découverte, plus intriguante : le quinoa ! Et une révélation : Le gluten est encore plus essentiel à ma vie que les hommes.

Des bons moments en tout cas, qui m’ont apaisée et ressourcée, me parant d’une super armure de warrior en vue de mes galères de baroudeuse à venir… Le sanglier a réveillé mon petit côté ours, à moi de jouer maintenant !

Une anecdote rigolote qui m’est arrivée en stop…

Un couple m’a amenée du côté de Ploermel et le monsieur m’a demandé :
 » Alors que fait une ptite Anglaise du côté de Brocéliande ? »
J’étais tellement émue !

Je lui ai dit que je n’étais pas Anglaise, et il s’est étonné : « Comment se fait-il que vous ayez un accent anglais alors ? »
Mouahaha ! Je suis prête à partir, c’est sûr, même en parlant français j’ai déjà l’accent anglais !

Sur ma route, j’ai aussi rencontré un coach, qui allait arbitrer un match… d’improvisation, convaincu que Néant-sur-Yvel est une ville-fantôme à force de la chercher ! Et un vieux monsieur fan comme moi de la super crêperie de l’Aff de Beignon ! (dédicace à Miss Marion !)

A en juger par l’état de mes jambes au réveil, les moustiques de Brocéliande sont de vrais mutants. Si leur taille est propotionnelle à celle des piqûres qu’ils laissent, je suis bien heureuse d’avoir été endormie au moment de leur attaque…

« Les moustiques ici on les appelle les empalleurs ! » dixit une connaisseuse.

Du coup, je me pose des questions existentielles sur les moustiques anglais… Est-ce qu’ils se nourrissent de thé plutôt que de sang ? Avec un nuage de lait, of course ! Parce que ce serait un peu idyllique du coup comme pays.

Après mes coups de soleil et mes énormes piqûres de moustiques, une ultime épreuve m’attendait… En visitant une petite église avec mon ami Marc, j’ai eu la très mauvaise idée de profaner l’autel pour prendre une photo qui déchire de mon Ziquick. Croyez-moi ou non, en sortant de l’église je suis tombée comme une bleue dans les orties ! Alors je suis peut-être superstitieuse mais j’ai surtout eu très mal. Cumulez piqûres d’orties et de moustiques sur une peau déjà coup-de-soleillée c’est plutôt irritant !

Les photos qui m'ont valu d'être foudroyée par la colère divine

Passage éclair le temps d’une journée au Château de Comper, pour assister au vernissage de la nouvelle exposition du Centre Arthurien : De Mélusine à Morgane. Encore une fois, une jolie manière d’aborder la légende du Roi Arthur sous un nouvel angle, en explorant deux figures féeriques et féminines. Plus d’infos sur le site de l’association, n’hésitez pas à découvrir ce lieu si vous êtes de passage en Bretagne…

L’occasion également de recroiser tout le p’tit monde qui peuple cet Autre Monde, de retrouver des lieux familiers, le château, ses chauves-souris, son lac enchanté. La chance aussi de rencontrer mon idole littéraire : Philippe Le Guillou. Si vous n’en avez pas eu la chance, lisez L’orée des flots, une des réécritures les plus sensuelles et poétiques de Tristan et Iseult. Bon j’ai un peu fait la groupie, mais Prix Médicis quand même ! Ça impressionne…

Enfin, la surprise de croiser un autre fan de King Crimson, si rare de nos jours.

Ah non, décidément, je crois que je n’arriverai pas à arrêter de vous inonder de références archi-kitsch. (c’est super dur à dire à voix haute… On peut aussi pousser le vice jusqu’à « Les chaussettes de l’archi-duchesse sont sèches et archi-kitschs »…)

Mon périple jusqu’à l’Angleterre commençant en Auvergne, j’ai choisi de faire une escale en Bretagne pour me rapprocher des Britishs et en profiter pour revoir cette région incroyable et les amis qui y vivent… Après un petit covoiturage comme je les aime, mixant des gens d’horizons totalement éloignés (un militaire mou, une hippie angoissée et un grand métisse à la cool), me voilà à Saint Brieuc où je peux profiter de la plage sous le soleil… Au lieu de vous dégoûter plus longtemps, je vous propose un petit clip au bon goût de soleil spécial jaloux enfermés au boulot. J’ai vu ces deux miss en concert à Bruxelles et elles assurent vraiment. Du bon rock alternatif, girly et couillu à la fois.

Prochaines escales en vue : la forêt de Brocéliande, Rennes puis Saint-Malo. Et de là, l’Angleterre sera enfin à portée de ferry…

D’ailleurs, soit dit en passant, je recherche un couchsurfeur du côté de Saint-Malo pour le dimanche 17… Si jamais vous avez un contact sympa, e-mailez-moi. Trouvé !!! Mes débuts comme couchsurfeuse auront donc lieu en France !